Paupières qui s'ouvrent grand au son strident de l'alarme et douleur lancinante au crâne qui l'oblige à les refermer dans la seconde. Muse céleste porte la main à ses tempes et les masses tandis que son corps se redresse. Elle n'était pas chez elle, où était t-elle ?
Méninges se creusent pour comprendre ce foutoir, elle ouvre les yeux à nouveau, avise les alentours tandis que résonne encore le glas strident. Elle était dans une cellule, pas plus de 4 mètres carrés, une couchette et un sac à dos en guise de seul ameublement.
Tentative veine de remonter dans ses souvenirs des dernières heures qui pourraient lui expliquer où, pourquoi, comment. Echec cuisant, elle se souvient juste d'être allée se coucher tôt en prévision des funérailles.
Elle s'accroupit devant le sac, reconnait certaines de ses affaires et une baguette qui lui est complètement étrangère, Anthea se saisit du bout de bois, fait tourner l'objet entre ses doigts. Hm... elle semblait vieille, usée, il allait falloir la tester avec un sortilège léger pour verifier son efficacité.

L'alarme s'arrête enfin, les tambourinements dans son crane se calme. Léger sifflement dans les oreilles persiste encore quelques secondes. Dehors ça s'agite, cour dans tout les sens, elle entend mieux le bruit de la foule maintenant qu'elle n'est plus assourdie par le bruit.
Llorente pose les pieds hors de sa cellule. Les langages se bousculent tandis que ses prunelles scan la foule, certains visages sont familiers, aperçus sur les condamnations et avis de recherches. Une cellule, une prison, logique imparable.
La nature du lieu était identifiée mais l'emplacement lui demeurait étranger. Il faisait froid, c'était tout ce qu'elle savait.

Analyser lui permet de garder son calme. Il y avait forcément une explication logique à tout cela, il y avait toujours une. Deux protagonistes quelques pas devant elle échange en anglais. Elle s'abstient cependant de réagir à leur conversation, tant qu'elle ne savait pas plus, elle préférait se contenter de l'espagnol. Et surtout, elle n'avait qu'une question en tête : où étaient les autres ? Ses frères et soeurs ne semblait pas se trouver à proximité, elle les auraient vu, entendu, sentit.

Elle dépasse les deux anglais pour aller explorer plus en amont. Au bout du couloir de cellules elle trouve une salle de bain, ou en tout cas, ce qui fait office. Elle actionne l'une des douche, amen, de l'eau. Au moins ils ne mourraient pas de soif. Elle était incroyablement froide, mais il fallait mieux ça que de n'avoir que de la bouillante sous la main. La nymphe se risque à en boire une gorgée, dans le pire des cas elle mourrait empoisonnée, n'est ce pas ? Cependant rien ne semble à être à signaler en ce sens et elle se délecte de plusieurs gorgées avant d'éteindre l'eau.

Bon. En terrain inconnu il fallait observer une routine stricte pour ne pas crever dans les heures suivantes. Première étape, trouver de l'eau : fait. Seconde étape, repérage des lieux, et recherche d'une source de nourriture. Elle sort de la salle de bain et remonte le couloir sans prêter attention au chaos ambiant pour rejoindre la sortie.

Le bruit résonne, s'éclate sur chaque parcelle de son crâne sans qu'elle ne parvienne à ouvrir les yeux. La sonnerie est stridente et vient détruire chaque tentative qu'elle entreprend pour se redresser. Le bruit est omniprésent, agressif, et ce sont des voix autour d'elle qui lui permettent d'enfin émerger et visualiser la situation. La tête lui tourne, avant que la douleur ne s'en empare complètement. Elle en murmure un juron, en suédois, avant de se rendre compte d'une chose. Les lieux sont différents. Elle n'est pas où elle est censée être. Le réveil n'a rien à voir avec son habitude récente. Quelque chose change. Et elle met plusieurs secondes avant de se rendre compte qu'elle n'est plus dans son environnement...

Sourcils froncés, elle observe un peu plus les alentours, en tentant de se pas se concentrer sur la douleur qui vrille son crâne. Visages inconnus, lieux inconnus. Ce qui rend toute la situation inédite... Et incroyablement intéressante. Ses yeux semblent vouloir sortir de leur orbites, tant ils s'activent à observer ce qui l'entoure. Tous les détails. Elle doit voir tous les détails, pour comprendre ce qui lui arrive. Et l'endroit où elle est. Indices qui ne se bousculent pas au portillon. Sauf ce sac. Sourcils froncés, la blonde décide de l'ouvrir et le referme aussitôt en voyant ce qu'il contient. Est-ce  une autre? Les pensées défilent dans son esprit, jusqu'à ce ses voisins décident de parler. Et la déconcentrer suffisamment pour l'agacer. Elle laisse sa langue claquer contre son palais et se lève finalement pour attraper le sac et le laisse même toucher la tête de l'homme qui parlait encore. Oups! Elle lâche un grand sourire plein d'innocence, avant de leur lancer à la volée. J'me casse dehors, vous venez? Elle a besoin de sortir.

S'échapper de cette pièce un peu glauque. Et surtout voir ce qui l'attend dehors. Et... dissimuler cette chose cachée dans ce sac qui semble vouloir lui appartenir. Son sourire fond alors qu'elle s'extirpe en dehors de la pièce pleine de lits. Son expression devient de pierre et elle dépose même sa main sur le mur le plus proche. Son coeur s'emballe et elle perd pied une seconde. Ses tempes pulsent d'une douleur intense, mais c'est surtout son palpitant qu'elle blâme. Elle n'y est plus... Une situation inconnue qui ne l'inquiète pas une seconde. C'est plus un nouveau terrain de jeu, avec des nouveaux joueurs. Bien, et si on allait voir ce qu'il se passe ici... Et cette fois, le sourire qui se dessine sur ses lippes est plus amusé que forcé.

L'alarme la réveille dans un sursaut de terreur et Elizabeth a bien du mal à retenir le cri qui quitte ses lèvres. Ses yeux s'ouvrent d'un coup, ses poumons cherchent à respirer. Elle agrippe de toutes ses forces le matelas sur lequel elle repose désormais assise. Et quand enfin elle cesse de hurler, que la sonnerie s'éteint, ses yeux s'habituent à l'ambiance. Et elle ne comprend rien. Son regard cherche désespérément un point d'ancrage. Declan. C'est lui qu'elle cherche. Mais elle n'est plus dans leur chambre, encore moins dans leur lit douillet. « No, no, no... » Comme une prière qu'elle répète. Recroquevillée contre le mur froid, ses bras entourant ses genoux, elle se berce d'avant en arrière, prie pour se réveiller. « Nightmare ! Go away, shhh!! » Elle ferme les yeux de toutes ses forces, tant pis si ça fait mal. Mais à chaque qu'elle les rouvrent, c'est la même scène. Les mêmes inconnus, les mêmes odeurs qu'elle ne connaît pas. Elle farfouille dans le sac qui repose au pied de son lit. Enfin quelque chose de familier. Un tee-shirt qu'elle serre contre elle avant de le ranger avec soin. « That's not mine ! » qu'elle s'exclame en examinant la baguette ébréchée. Pas le temps de s'attarder. Ca bouge tout autour d'elle. Sourcils froncés, la brune se lève, serre ce sac à dos étrange contre elle, comme si ça allait la ramener à la réalité. Elle accepte de se fondre dans le décor, de jouer le jeu. Elle suit cette grande et belle blonde (@Vik Hoffman) qui l'amuse. Dehors. Dehors. Elle trouvera sans doute Declan. Tout retrouvera un sens. Elle doit suivre le mouvement parce que ce n'est qu'un rêve, pas vrai ? Elle doit suivre son rêve jusqu'à la solution. « That's the weirdest dream you had so far monkey. » Alors qu'elle est prête à passer la porte, quelqu'un la bouscule violemment et Elizabeth se retrouve les fesses par terre.