Apparence et comportement
Il a l’œil alerte, le sourire presque de travers, le rire qui claque bruyant à quelque blague germanique de son reflet. Et puis tout retombe, gel sur les traits qui n'offrent plus rien de vrai, mur dressé d'un simple regard menace. Supérieur, hautain, on ne l'approche pas le Zerah, il toise de loin, altier, défie sans un mot de l'aborder. Les rares risettes dont la figure fait don à la plèbe ne s'étirent jamais tout à fait, étoiles un brin sinistre qui s'étiolent aussitôt. Il est mauvais qu'on se dit rien qu'à l'observer, avec cette hargne comme braise au fond de ses prunelles, signe qu'il en veut à tout ce qui vit, à tout ce qu'il voit.
On dirait sans peine qu'il est impatient comme un grand enfant, plein de petites manies quand il s'ennuie. Il triture un bouton de manchette, tapote les doigts sur la moindre surface, hausse les épaules et roule des iris avec exagération. Parfois il lève une main - la gauche, toujours -, dresse le menton, tourne la tête, il n'est plus que silence alors, les paupières plissées ne laissent que des fentes, pupilles brillantes presque serpentines. Aucune transition pour revenir à son maussade habituel, ses remarques en allemand dont la plupart ne saisissent que le ton tranchant.
Frère de son jumeau, duo de corbeaux avec leurs costumes sombres on pourrait à l'occasion le différencier à une allure un rien plus négligée. A une cravate un peu moins serrée, une veste défaite et des manches relevées comme si l'oiseau, malgré ce devoir familial d'excellence ne se rendrait pas malade à se présenter un peu moins impeccable, un peu plus confortable.